segunda-feira, 16 de novembro de 2009

Jean Giono, ecrivain français

Jean Giono

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Jean Giono
Activité(s) Ecrivain
Naissance 30 mars 1895
Manosque
Décès 8 octobre 1970 (75 ans)
Manosque
Langue d'écriture Français
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Jean Giono (Manosque, 30 mars 1895 - Manosque, 8 octobre 1970) est un écrivain français, d'une famille d'origine piémontaise. Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son oeuvre romanesque dépeint la condition de l'Homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle. Il fut accusé à tort de soutenir le Régime de Vichy et d'être collaborateur avec l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale
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Il devint l'ami de Lucien Jacques, d'André Gide et de Jean Guéhenno, ainsi que du peintre Gimel. Il resta néanmoins en marge de tous les courants de littérature de son temps.

Sommaire

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Biographie  

Giono est né à Manosque le 30 mars 1895. Il n'a ni frère ni soeur. Son père est un cordonnier anarchiste d'origine italienne qui passe beaucoup de temps à lire la Bible; sa mère dirige un atelier de repassage américain. Giono a évoqué son enfance dans Jean le Bleu. En 1911, la mauvaise santé de son père et les faibles ressources de sa famille l'obligent à arrêter les études. Il doit s'instruire en autodidacte pour assouvir sa soif de savoir. En 1915, pendant la Première Guerre mondiale, il est incorporé à Briançon, puis est envoyé au front à Verdun et au Mont Kemmel, en Flandre-Occidentale (Belgique). Cette expérience de la guerre, au cœur d'une des batailles les plus terribles du conflit, va le traumatiser. Son meilleur ami et nombre de ses camarades sont tués à ses côtés. Lui ne sera que « légèrement » gazé. Il reste choqué par l'horreur de la guerre, les massacres, la barbarie, l'atrocité de ce qu'il a vécu dans cet enfer, et il deviendra un pacifiste convaincu.
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Plus tard, la lecture des écrivains classiques (en particulier Virgile) l'amène à l'écriture ; son premier ouvrage Colline rencontre un certain succès. L'écriture prend de plus en plus d'importance dans sa vie, si bien qu'après la liquidation, en 1929, de la banque où il était employé, il décide d'arrêter toute activité professionnelle pour se consacrer exclusivement à son œuvre. Il reçoit en 1929, le prix américain Brentano pour Colline, ainsi que le prix Northcliffe l'année suivante pour son roman Regain. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1932.
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Les événements du début des années 1930 le poussent à s'engager politiquement. Il adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (mouvance communiste), mais, par méfiance, il s'en dégage très rapidement.
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En avril 1935, il publie Que ma joie demeure qui connaît un grand succès, particulièrement auprès de la jeunesse. Ce titre est une allusion explicite à la cantate de Bach, Jésus que ma joie demeure, par laquelle il souhaitait exprimer sa foi en une communauté des hommes, par delà les religions (cf.la préface des Vraies Richesses)[1]. Giono et quelques amis, bloqués accidentellement dans le hameau du Contadour lors d'une randonnée sur la montagne de Lure, décident, subjugués par la beauté des lieux, de s'y retrouver régulièrement : ainsi naissent les Rencontres du Contadour. C'est l'époque de la publication de l'essai Les Vraies Richesses, dédié aux habitants du Contadour.
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Les prémices de la guerre se manifestent bientôt. Jean Giono rédige alors ses suppliques Refus d'obéissance, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, Précision et Recherche de la pureté. La déclaration de guerre interrompt la neuvième réunion. Les "disciples" attendent la réaction de Giono. Elle est difficile pour cet homme libre qui ne voulait pas être directeur de conscience et qui écrit « Marchez seul, que votre clarté vous suffise ». Il va au centre de mobilisation de Digne. Cependant, à cause de son pacifisme (il n'assimilait pas les allemands de nazis), il est arrêté le 14 septembre 1939. Il est relâché après un non-lieu et libéré de ses obligations militaires.
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À la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien qu'il n'ait jamais pris position en faveur du régime de Vichy et encore moins en faveur de l'Allemagne nazie, il est accusé d'avoir collaboré et de nouveau emprisonné, en septembre 1944, principalement pour avoir fait paraitre Deux Cavalier de l'orage dans La Gerbe, journal collaborationniste, et un reportage photo (publié sans son accord) dans Signal, sorte de Paris Mach nazi[2]. .
Il n'est libéré qu'en janvier 1945, sans avoir été inculpé. Néanmoins, le Comité national des écrivains, organisme issu de la Résistance, l'inscrit sur sa liste noire, ce qui interdisait de fait toute publication de son œuvre en France. Cette mise à l'index ne prend fin qu'en 1947, avec la parution de Un roi sans divertissement, première en date des Chroniques. Pourtant, tout au long de la guerre, il a protégé des fugitifs.
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Dans les années qui suivent, Giono publie notamment Mort d'un personnage (1948), Les Âmes fortes (1950), Le Hussard sur le toit (1951), Le Moulin de Pologne (1953).
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Avec le succès de ces livres, surtout celui du Hussard sur le toit, adapté par la suite en long métrage, Giono retrouve pleinement la place qui est la sienne, celle de l'un des plus grands écrivains français du XXe siècle. En 1953, le Prix littéraire du Prince-Pierre-de-Monaco lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre. Il est élu l'année suivante au sein de l'Académie Goncourt. De plus en plus intéressé par le cinéma (son film Crésus sort en 1960), il préside le jury du Festival de Cannes en 1961. Son dernier roman, L'Iris de Suse, paraît l'année de sa mort, emporté par une crise cardiaque le 8 octobre 1970. Jean Giono est enterré à Manosque.
  • Giono et Manosque
Giono s'est surnommé « le voyageur immobile ». De fait, son œuvre évoque souvent de longs voyages ou cheminements, alors que lui-même n'a presque pas voyagé. Avant de vivre au Paraïs, qui surplombe Manosque, à partir de 1929, Jean Giono a habité à Manosque même : 1, rue Torte, où il est né le 30 mars 1895 ; 14, rue Grande, où ses parents déménagèrent peu de temps après ; 8, rue Grande, où il emménagea en 1930, après son mariage.
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Sur le boulevard circulaire de Manosque se trouve aujourd'hui le Crédit agricole, qui était le Comptoir d’escompte, lorsque Giono y travaillait.
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Il a également souvent séjourné dans le Trièves où il passait ses vacances, avant la guerre (à Tréminis) et après (à Lalley). Cette belle région montagneuse, située au nord du col de la Croix-Haute et qu'il qualifiait de « cloître de montagnes », lui a inspiré notamment Le Chant du monde, Bataille dans la montagne (situé à Tréminis), Un roi sans divertissement (dont l'action se déroule dans un village correspondant à la situation de Lalley), Les Vraies richesses et Triomphe de la vie, essais qui empruntent beaucoup à la sérénité bucolique du Trièves.

L'œuvre  

Littérature
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Portail littérature
L'œuvre de Jean Giono mêle un humanisme naturel à une révolte violente contre la société du XXe siècle, traversée par le totalitarisme et rongée par la médiocrité. Elle se divise en deux parties : les premiers livres sont écrits d'une façon très lyrique (ces œuvres sont souvent dites de « première manière ») et leur style est très différent des œuvres tardives plus élaborées et plus narratives, telles que les Chroniques romanesques et le Cycle du Hussard (œuvres dites de « seconde manière »). La nature est d'une certaine façon le personnage principal des premiers livres, tandis que l'Homme est celui des seconds.
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Soldat durant la Première Guerre mondiale, Jean Giono n'aborde objectivement cette période de sa vie que dans Refus d'obéissance, c'est-à-dire bien après ses premières publications. L'influence de la guerre est pourtant très forte tout au long de son œuvre. S'il est inclassable, Giono est sans conteste un humaniste et un pacifiste.

Les premières œuvres  

Les trois premiers livres de Jean Giono (Colline, Un de Baumugnes et Regain) constituent la trilogie de Pan. Le dieu Pan est une figure importante dans les livres de Giono. Il est explicitement présent au tout début, et restera jusqu'à la fin en filigrane. Il représente la nature unifiée dans un être unique. Bien que peu adepte des discussions philosophiques, Giono fait quelques brèves allusions au panthéisme (cf. Spinoza, Parménide), qu'il développe allègrement de façon lyrique dans ses premiers livres. La nature y est présentée d'une façon bien différente de l'idyllique et bienveillante Provence de Pagnol. Chez Giono, la nature est belle, mais elle est aussi cruelle, destructrice et purificatrice : l'Homme en fait partie, mais elle n'est pas l'Homme. Ainsi, dans Le Hussard sur le toit, la nature se manifeste par le choléra qui dévaste la Provence et tue aveuglément sans se soucier des préoccupations politiques qui agitent les hommes. (On retrouve du reste cette conception de la nature, particulièrement absente des idées de cette époque, dans un texte contemporain d'Albert Camus, intitulé L'exil d'Hélène).

L'héritage balzacien

A l'instar de Balzac, et très impressionné par La Comédie humaine, Giono avait en tête le projet d'un cycle romanesque en dix volumes « à la manière de Balzac ». Le premier volume de la série, écrit en six jours, a pour titre Angelo. [3]. Ceci devait être le premier volume de dix ouvrages qui auraient retracé « réinventer le XIXe siècle, pour mieux faire ressortir les tares du XXe siècle ». Angelo I, écrit en 1934, paru en 1958, est considéré sans doute à tort comme le brouillon du Hussard sur le toit. Il devait être suivi par une série d' Angelo dont le petit-fils, Angelo III, serait un Résistant en 1940. Peut-être effrayé par l'ampleur de la tâche, Giono renonça au projet initial et ne publia que trois romans du cycle Le Hussard sur le toit, Le Bonheur fou et Mort d’un personnage.[4]
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Le Cycle du Hussard est composé de quatre livres: Angelo, Le Hussard sur le toit, Le Bonheur fou (le héros de ces deux derniers livres est Angelo Pardi) et enfin Mort d'un personnage (le personnage en question est la marquise Pauline de Théus dans sa vieillesse).
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Bibliographie 

Article détaillé : Bibliographie de Jean Giono.
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L'œuvre de Jean Giono est assez dense et très variée. Certains de ses romans sont devenus des grands classiques de la littérature française du XXe siècle (Regain, le Hussard sur le toit ou Un Roi sans divertissement). Certains, traduits dans de nombreuses langues étrangères, ont acquis une renommée internationale. Au-delà de ses romans, Jean Giono écrivit de nombreux essais grâce auxquels il transmit à ses lecteurs ses points de vue sur ses idées (ses écrits pacifistes), les événements qu'il vivait tels qu'il les ressentait (ses notes sur l'Affaire Dominici) ou ses idéaux (Les vraies richesses). Il s'est essayé, avec une pointe de causticité, aux chroniques journalistiques. Bien que la poésie ait toujours été présente dans ses textes, il a publié peu de recueils de poésie. Jean Giono a signé en 1955 la préface du livre Moi mes souliers de Félix Leclerc.

Citations  

  • Les sentiers battus n'offrent guère de richesse, les autres en sont pleins.
  • Pour bien mentir il faut beaucoup de sincérité.
  • Perdre est une sensation définitive, elle n'a que faire du temps. Quand on a perdu quelqu'un, on a beau le retrouver, on sait désormais qu'on peut le perdre.
  • L'innocence est toujours impossible à démontrer.
  • Vous m'aviez paru être trop confiants dans votre science. Vous n'aviez pas l'air de savoir que les temps modernes n'ont pas seulement résolu le problème de la désintégration de l'atome, mais qu'ils ont effectué la désintégration des esprits, libérant sans raison des forces spirituelles qui nous étaient nécessaires pour vivre une vie humaine.
  • Contenter l'intelligence n'est pas difficile; contenter notre esprit n'est pas non plus trop difficile. Contenter notre corps, il semble que cela nous humilie. Lui seul pourtant connaît cependant une éblouissante science.
  • Qui n'a vu le monde changer, noircir ou fleurir, parce qu'une main ne touche plus la votre ou que des lèvres vous caressent (le hussard sur le toit)

Giono et le cinéma 

Très tôt, Jean Giono s'intéresse au cinéma. Il a vu, dans les années 30, l'impact qu'ont eu sur le public les films de Marcel Pagnol tirés de ses propres romans (Regain, La Femme du boulanger, Jofroi ou Angèle).
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Après quelques courts essais, la première coréalisation est un documentaire de Georges Régnier, Manosque, pays de Jean Giono avec des textes du livre Manosque des Plateaux.
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Il s'essaie ensuite en 1942 à l'adaptation du roman Le Chant du monde qu'il ne termine pas.
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Dans les années 1950, Jean Giono travaille avec Alain Allioux au scénario de L'Eau vive (1956), film de François Villiers, avec qui il tourne le court-métrage le Foulard de Smyrne (1957). L'Eau vive est présenté en avant-première au festival de Cannes, en 1958.
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Giono écrit le scénario, les dialogues, met en scène le film Crésus avec Claude Pinoteau et Costa-Gavras.
En 1963, dans la froideur de l'Aubrac, Giono supervise le tournage de l'adaptation de son roman Un roi sans divertissement, réalisé par François Leterrier.
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Ces deux derniers films sont produits par la société de production que Giono avait créée : Les films Jean Giono. Giono reconnaît dans la presse que le cinéma est un art difficile mais qu'il permet de raconter autrement les histoires.
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D'autres réalisateurs ont adapté des œuvres de Giono, de son vivant ou après sa mort, et ont réalisé : Les Grands Chemins (Christian Marquand1963), Deux cavaliers de l'orage (Gérard Vergez – 1983), Le Hussard sur le toit (Jean-Paul Rappeneau – 1995), Les Âmes fortes (Raoul Ruiz – 2001), Le Chant du monde (Marcel Camus – 1965) ou L'homme qui plantait des arbres, film d'animation du québécois Frédéric Back en 1987.

L'Association des amis de Jean Giono 

Créée en 1972, par Henri Fluchère et Aline Giono l'Association des amis de Jean Giono concourt à la mémoire de l'œuvre et de la vie de l'écrivain. Elle encourage et favorise la recherche universitaire, inventorie et conserve les archives de Giono, soutient et oraganise différentes manifestations (colloques, journées d'études, expositions, spectacles) comme les Rencontres Giono, en juillet à Manosque, pour les adhérents de l'association et pour tous les publics.
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Depuis sa création en 1973, l'association rassemble des lecteurs fervents et fidèles qui partagent une connaissance et une admiration de l'oeuvre de Giono.

La maison de Giono  

Jean Giono achète en 1929, une petite maison au lieu dit "Lou Paraïs" sur le flanc sud du Mont d'Or, qui domine Manosque. "Un palmier, un laurier, un abricotier, un kaki, des vignes, un bassin grand comme un chapeau, une fontaine"
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Il transforme et agrandit cette maison où il écrit la plus grande partie de son oeuvre y menant une vie simple, aux côtés d'Elise son épouse et de ses filles Aline et Sylvie.C'est aujourd'hui le siège de l'association des amis de Jean Giono.

Voir aussi 

Sources sur Jean Giono 

Biographies de Jean Giono 

  • Jean Giono, Pierre Citron, éditions du Seuil, 1990
  • Jean Giono, qui êtes-vous ?, Jean Carrière, édition la Manufacture, 1985
  • Giono, Pierre Citron, éditions du Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1995
  • Claudine Chonez, Giono, éditions du Seuil, Collection Écrivains de toujours, 1956
  • Aline Giono (fille de Jean Giono), Mon père, contes des jours ordinaires, Gallimard Jeunesse,2003
  • Henri Godard, Giono - Le roman, un divertissement de roi, Gallimard, Collection Découvertes Gallimard, 2004
  • Pour saluer Giono,Pierre Magnan (1990)
  • Maurice Chevaly, Giono vivant, éditions Autres Temps, 1995
  • Alfred Campozet, Le Pain d'étoile - Giono au Contadour, éditions Pierre Fanlac, 1980

Études sur l'œuvre de Jean Giono 

  • Philippe Arnaud, Anatomie d'un chef-d'oeuvre : essai sur « Un roi sans divertissement », L’Harmattan (coll. « Critiques littéraires »), 2001 (ISBN 2-747-51326-2)
  • Collectif sous la direction de Jean-François Durand et Jean-Yves Laurichesse, Giono dans sa culture, Presses Universitaires de Perpignan, 2001
  • Jean-François Durand, Jean Giono - le Sud imaginaire, Edisud, 2003
  • Julie Sabiani, Giono et la terre, Édition Sang de la Terre, 1988
  • Annick Stevenson, Blanche Meyer et Jean Giono, Actes Sud, 2007

Documentaire sur Jean Giono 

Articles connexes  

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Voir sur Wikisource : Jean Giono.

Liens externes  

Notes et références 

  1. Jean Giono. Préface de 1936; Les Vraies Richesses, Grasset
  2. Jean Montenot, Giono, Lire, N 380, novembre 2009.
  3. Angelo dans : Dictionnaire des œuvres. Laffont-Bompiani. volum I.p.160
  4. Dictionnaire des littératures de langue française. Bordas 1985.

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