Poème
Chanson d'automne
" Chanson d'automne " est le cinquième poème de la troisième section "paysages tristes" des Poèmes saturniens.
Les sanglots longs Des violons De l'automne Blessent mon cœur D'une langueur Monotone. |
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure |
Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la feuille morte |
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Dans ce poème Verlaine tente d'exorciser par la musique l'inquiétude de son âme. Mais dans ce poème, la tristesse est plus précise : nostalgie du passé, inquiétude de se sentir emporté, sans pouvoir réagir par "un vent mauvais". Le rythme traduit ce sentiment complexe fait d'angoisse et d'abandon, par le jeu délicat des vers de trois et quatre syllabes. Ces mètres courts donnent à la rime qui revient à intervalles réguliers, des résonances particulièrement suggestives.
Plan de commentaire
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I-De la musique avant toute chose
- Un rythme propre à la chanson
Le rythme 4/4/3 qui sous-tend tout le poème fait sa spécificité et son originalité. Les vers courts sont rares en poésie. En recourant au vers court, Verlaine fait resurgir un rythme que l'inconscient reconnaît comme une chanson " Au clair de la lune/Mon ami Pierrot (5/5) ".
- Une recherche de sonorités
Aux sonorités sourdes adoucies de nombreuses liquides " l ", " m ", " n ", de la première strophe
- Un vocabulaire musical
Les violons au 2ème vers rappellent qu'il s'agit d'une chanson. Par delà la musicalité des mots, le vocabulaire est simple, sans artifice comme celui d'une chanson populaire.
I-De la musique avant toute chose
- Un rythme propre à la chanson
Le rythme 4/4/3 qui sous-tend tout le poème fait sa spécificité et son originalité. Les vers courts sont rares en poésie. En recourant au vers court, Verlaine fait resurgir un rythme que l'inconscient reconnaît comme une chanson " Au clair de la lune/Mon ami Pierrot (5/5) ".
- Une recherche de sonorités
Aux sonorités sourdes adoucies de nombreuses liquides " l ", " m ", " n ", de la première strophe
- Un vocabulaire musical
Les violons au 2ème vers rappellent qu'il s'agit d'une chanson. Par delà la musicalité des mots, le vocabulaire est simple, sans artifice comme celui d'une chanson populaire.
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II- Un poème emblématique
- La mélancolie
C'est l'automne qui sert de prétexte à la mélancolie du poète et tisse un lien étroit entre le paysage et l'âme du poète. Le paysage extérieur (l'automne) et le paysage intérieur (l'âme) finiront par se rejoindre au dernier vers, " Pareil à la feuille morte ". La fusion est consommée.
- La fatalité
La dernière strophe est marquée par la disparition progressive du poète. Le " je " du vers 13 qui commande l'action s'efface au vers 15 " qui m'emporte ". Le poète se dissout dans le paysage pour ne faire plus qu'un avec lui et disparaître sans bruit dans le souffle ultime du e muet " feuille mort(e) ". Mais le départ du narrateur ne résulte pas d'une décision volontaire, mais d'une volonté supérieure à laquelle il se soumet. " Je m'en vais " ne signifie pas " je pars " mais " je me laisse aller " où le vent me mène, je me laisse porter par le courant, " le vent mauvais " qui m'emporte. La fatalité est un thème cher à Verlaine qui a toujours l'impression d'être gouverné par une mauvaise planète, Saturne, qui ne lui laisse aucune trêve et l'empêche d'être heureux. " deçà, delà " peuvent donc apparaître comme les images zigzagantes d'un homme ivre pour qui la boisson est hélas la fatalité.
- La fuite en avant
La 2ème strophe souligne la tentation de la mémoire et des souvenirs comme remède à la fuite du temps.
II- Un poème emblématique
- La mélancolie
C'est l'automne qui sert de prétexte à la mélancolie du poète et tisse un lien étroit entre le paysage et l'âme du poète. Le paysage extérieur (l'automne) et le paysage intérieur (l'âme) finiront par se rejoindre au dernier vers, " Pareil à la feuille morte ". La fusion est consommée.
- La fatalité
La dernière strophe est marquée par la disparition progressive du poète. Le " je " du vers 13 qui commande l'action s'efface au vers 15 " qui m'emporte ". Le poète se dissout dans le paysage pour ne faire plus qu'un avec lui et disparaître sans bruit dans le souffle ultime du e muet " feuille mort(e) ". Mais le départ du narrateur ne résulte pas d'une décision volontaire, mais d'une volonté supérieure à laquelle il se soumet. " Je m'en vais " ne signifie pas " je pars " mais " je me laisse aller " où le vent me mène, je me laisse porter par le courant, " le vent mauvais " qui m'emporte. La fatalité est un thème cher à Verlaine qui a toujours l'impression d'être gouverné par une mauvaise planète, Saturne, qui ne lui laisse aucune trêve et l'empêche d'être heureux. " deçà, delà " peuvent donc apparaître comme les images zigzagantes d'un homme ivre pour qui la boisson est hélas la fatalité.
- La fuite en avant
La 2ème strophe souligne la tentation de la mémoire et des souvenirs comme remède à la fuite du temps.
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III- Le paysage verlainien
Chanson d'automne est un poème en demi-teintes, tel que les affectionnait Verlaine ou l'éphémère côtoie l'indéfini, où les contours se diluent dans la brume des larmes et où le paysage s'efface pour envoyer le reflet torturé d'une conscience tourmentée et indécise.
- L'impressionnisme
L'automne est ici dépeinte par l'impression qu'elle dégage plutôt que par la réalités des couleurs de la nature en cette saison. Chanson d'automne suggère le paysage plus qu'il ne le décrit, esquisse plus qu'il ne peint. Chanson d'automne est un poème de la sensation, du non-dit, de l'inexprimable.
- Le paysage est un état d'âme
L'automne devient un paysage et un lien s'établit entre la saison qui précède la fin de l'année et ce qui prélude à la fin d'une vie. Ce n'est pas l'automne avec ses connotations positives de récoltes et de flamboiement de la nature mais une fin mélancolique, angoissante comme une mort.
- La rime : le miroir des sensations
Le poème se compose de trois strophes de six vers selon une combinaison de rimes appelée rythmus tripertitus, la même rime se répétant après un groupe de deux vers. Toute la subtilité du poème réside dans ce côté répétitif de ce vers de trois syllabes dont l'isolement reflète l'incertitude du poète, son angoisse et sa solitude. C'est une musique trébuchante, une mélodie de fausses notes où la plainte se fait peu à peu silence.
III- Le paysage verlainien
Chanson d'automne est un poème en demi-teintes, tel que les affectionnait Verlaine ou l'éphémère côtoie l'indéfini, où les contours se diluent dans la brume des larmes et où le paysage s'efface pour envoyer le reflet torturé d'une conscience tourmentée et indécise.
- L'impressionnisme
L'automne est ici dépeinte par l'impression qu'elle dégage plutôt que par la réalités des couleurs de la nature en cette saison. Chanson d'automne suggère le paysage plus qu'il ne le décrit, esquisse plus qu'il ne peint. Chanson d'automne est un poème de la sensation, du non-dit, de l'inexprimable.
- Le paysage est un état d'âme
L'automne devient un paysage et un lien s'établit entre la saison qui précède la fin de l'année et ce qui prélude à la fin d'une vie. Ce n'est pas l'automne avec ses connotations positives de récoltes et de flamboiement de la nature mais une fin mélancolique, angoissante comme une mort.
- La rime : le miroir des sensations
Le poème se compose de trois strophes de six vers selon une combinaison de rimes appelée rythmus tripertitus, la même rime se répétant après un groupe de deux vers. Toute la subtilité du poème réside dans ce côté répétitif de ce vers de trois syllabes dont l'isolement reflète l'incertitude du poète, son angoisse et sa solitude. C'est une musique trébuchante, une mélodie de fausses notes où la plainte se fait peu à peu silence.
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CONCLUSION
On retrouve dans chanson d'automne le thème du poète incompris , confronté à un sort qui lui est contraire et ballotté dans un monde qui lui est hostile. Verlaine se cache ici derrière une saison pour nous donner le reflet de son état d'âme.
.CONCLUSION
On retrouve dans chanson d'automne le thème du poète incompris , confronté à un sort qui lui est contraire et ballotté dans un monde qui lui est hostile. Verlaine se cache ici derrière une saison pour nous donner le reflet de son état d'âme.
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Radio Londres
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Pour la radio pirate des années 1960, voir Radio London. |
« Ici Londres ! Les Français parlent aux Français... »
En 1940, la BBC ouvre ses ondes aux premiers résistants qui ont fui l'occupation allemande. Radio Londres est née et va devenir le rendez-vous quotidien des Français pendant quatre ans avec l'émission « Les Français parlent aux Français ». Rompant avec le style emphatique de la radio française, de jeunes chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Pierre Bourdan et Pierre Dac) insufflent un ton nouveau sur l'antenne et inventent la radio de proximité avec messages personnels, sketches, chansons, blagues et publicités détournées. S'ouvre alors une guerre redoutable contre Radio Paris ou Radio Vichy, démagogiques et ouvertement antisémites. Preuve de son succès : les Allemands la font interdire, confisquent les postes et punissent lourdement les auditeurs. Car Radio Londres est devenue une véritable arme de guerre. Elle est également avec l'émission « Honneur et Patrie » et Maurice Schumann[1], la voix de la France libre du général de Gaulle qui, dès le 18 juin, a appelé ses compatriotes à résister : en encourageant les Français à s'insurger contre l'occupant, il entend contrer l'intox des radios collabos. En 1944, le triomphe des Alliés sonne la fin de l'épopée Radio Londres.
Sommaire |
Messages personnels
« Veuillez écouter tout d'abord quelques messages personnels. »
Messages en clair
Dans un premier temps, les messages personnels diffusés par la BBC permirent aux soldats séparés de leur famille et de leurs proches d'échanger des nouvelles.
Messages codés
Tout le monde a déjà entendu ces fameux messages codés, souvent amusants, sortant de tout contexte. Mais derrière ces phrases, se cache une signification importante, telle que :
- transmettre un mot d'ordre, dans le cadre de la préparation d'opérations de résistance,
- accuser réception d'envois en provenance du terrain ;
- communiquer une information secrète sur l'action ;
- remercier ou féliciter les agents pour leur action ;
- permettre aux agents sur le terrain d'apporter aux personnes avec qui ils sont en contact la preuve de leur authenticité et de leur sincérité ;
- leurrer l'ennemi : noyés sous le flot des messages, les services de renseignements allemands étaient occupés, pouvant aussi bien se concentrer sur des opérations fictives aux contours indéfinis que de passer à côté de messages importants. En effet, les Nazis ne disposaient pas d'un nombre infini de postes radios ni d'un nombre d'opérateurs suffisant.
L'idée d'utiliser les messages personnels pour transmettre des messages codés est due à Georges Bégué, officier français du SOE (le service secret action britannique), premier agent de ce service parachuté en France en mai 1941.
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Près de 2000 agents du SOE ont été envoyés en mission sur le continent, souvent par voie aérienne mais aussi par la mer. Beaucoup furent démasqués et exécutés.
Près de 2000 agents du SOE ont été envoyés en mission sur le continent, souvent par voie aérienne mais aussi par la mer. Beaucoup furent démasqués et exécutés.
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Si les Français, et les réseaux de résistance notamment, étaient à l'écoute des messages codés, c'était aussi le cas des nazis et du régime de Vichy. L'occupant mit en place un système de brouillage, mais il ne parvint jamais à couvrir l'indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven. En morse, cette mesure représente la lettre « V » pour victoire. Il n'arrivait que rarement à décrypter et à comprendre la nature des messages. Quand il y parvenait, l'opération commanditée dans ces messages avait déjà eu lieu ; il décida donc de lutter contre ces messages par un autre moyen.
- Opération Overlord
Pour activer la résistance juste avant le débarquement en Normandie, plusieurs centaines de messages codés ont été diffusés par Radio-Londres :
- le 1er juin, à titre de mise en alerte des réseaux,
- le 5 juin, à 21 h 15, pour déclencher l'action la nuit même.
Comme exemple célèbre souvent cité, la première strophe du poème Chanson d'automne de Verlaine a été utilisée pour le plan rail du réseau VENTRILOQUIST de Philippe de Vomécourt en Sologne, sous une forme légèrement altérée : le 1er juin « Les sanglots longs des violons d’automne... » (Verlaine écrit : « ... de l'automne »), et le 5 juin « Bercent mon cœur d'une langueur monotone. » (Verlaine écrit : « Blessent mon cœur ... »)[2],[3]. Contrairement à une idée répandue, ces messages étaient bien destinés à VENTRILOQUIST uniquement, chaque réseau ayant reçu deux messages spécifiques.
Notes, sources et liens externes
Notes
- ↑ http://www.marianne2.fr/Histoire-les-deux-Radio-Londres_a151114.html [archive]
- ↑ Source : Foot, Des Anglais dans la Résistance, Tallandier, 2008, p. 521.
- ↑ Selon le compte rendu allemand de l’écoute des message, visible au musée du 5 juin 1944 à Tourcoing, le texte des messages aurait été conforme au poème de Verlaine, sans altération.
Sources et liens externes
- « Ici Londres - Les messages personnels de la BBC » (avec reconstitutions sonores), sur le site doctsf.com/bbc, consulté le 7 janvier 2009.
- Aurélie Luneau, Radio Londres - 1940-1944 - Les voix de la liberté, éd. Librairie Académique Perrin, 2005, 349 p. (ISBN 2262023875 et ISBN 978-2262023874)
- Radio France - Inauguration de l'Espace Radio Londres
- Les actions de résistance.
- (en)Google Books: Radio London and Resistance in Occupied Europe: British Political Warfare
- (en)Google Books: The Cambridge Companion to Modern French Culture By Nicholas Hewitt
- (en)Google Books: Brassey's D-Day Encyclopedia: The Normandy Invasion A-Z. By Barrett Tillman p. 52.
- (en)Google Books: The Second World War: Ambitions to Nemesis By Bradley Lightbody p. 214
Lien interne
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